Résumé : Nous retrouvons mêlés les deux thèmes, essentiels dans l'ensemble de l'oeuvre, de l'impossible amour du narrateur pour Albertine, la 'prisonnière' (plongeant jusqu'aux racines, fragiles, de tout désir humain), et du salut par la création artistique, dans des pages simplement sublimes et qui préfigurent, à ce titre, les plus belles du 'Temps retrouvé'. A lire donc, avec ce sentiment, révélant une dimension nouvelle de l'esprit proustien, d'une étrange nostalgie : 'La prisonnière' ouvre en effet de nouvelles dimensions à la 'Recherche', désormais pleine d'une ironie toute consciente de sa propre impuissance, et d'un espoir qui fait de l'oeuvre d'art sa plus haute et riche réalisation.