Résumé : La Basse-Bretagne, qui couvre la totalité du Finistère et la partie occidentale du Morbihan, et des Côtes-d'Armor, était, au début du XXe siècle, massivement bretonnante. Si sa langue a subi au cours des dernières décennies un recul dramatique, elle est encore utilisée par une partie non-négligeable de la population. Il n'existe pas une variété unique de français spécifique à l'ensemble de la région : la langue bretonne elle-même, comme toutes les langues au demeurant, est à la fois une et variée. Mais partout s'entendent en français des mots, des expressions, des tournures bretonnes qui subsistent dans l'usage, souvent à l'insu des locuteurs. La quantité de formes ou de tournures prises au breton est inversement proportionnelle à l'âge des locuteurs, et dépend de leur activité professionnelle et de leur lieu de résidence. Mais toutes les classes sociales adorent, à l'occasion, glisser des mots bretons dans la conversation, comme marque d'appartenance, de complicité : une soirée morose sera facilement qualifiée de tristique. On trouve aussi dans le français local des mots ou des tournures vieillis ou sortis de l'usage, comme la grève - par opposition à la plage - ou le bourrier. Chaque entrée de ce petit lexique est expliquée et souvent illustrée par une courte phrase saisie sur le vif, au cours des années.